Ladder Anxiety – ou la « peur » de jouer
Yosh !
Pour le premier article, parmi la multitude de sujets que je souhaite aborder ici, j’ai décidé de partir sur un phénomène bien connu des joueurs de Starcraft ou Hearthstone. et qui se nomme le Ladder Anxiety. Définition.
Le ladder anxiety est un phénomène psychologique qui se caractérise par une nervosité, une anxiété à se lancer dans un match qui a pour conséquence une position dans un classement. Exemple simple : Match classé sur Street Fighter 5, si vous gagnez le combat vous accumulez des points, qui vous font monter de rang, et si vous perdez le combat vous perdez ces points qui vous font baisser de rang.
Cette nervosité peut soit vous faire jouer d’une manière différente qu’à l’accoutumé, soit vous mettre dans un état mental « extrême » au sens propre, c’est-à-dire que la défaite sera très intense tout comme la victoire. Et dans le pire des cas, il n’y a ni victoire ni défaite car la personne sujette à cela ne jouera tout simplement pas car inquiétée par la perspective de baisser de rang.
Cette anxiété peut se produire pour de nombreuses raisons, dont la plupart se résument à plus se soucier de son rang que de son niveau global. Les jeux de combat sont des jeux où beaucoup de paramètres entrent en compte : l’entraînement, l’exécution, le mindgame, l’intelligence de jeu, la patience…..C’est également un pur jeu de 1v1. De ce fait, la défaite n’est jamais due à autre chose que soi-même (à contrario des MOBA par exemple, qui sont des jeux d’équipe). Perdre un 1v1 pour beaucoup, avec ces paramètres, est comme un coup à leur égo (on en parlera de l’égo, croyez moi)
Si cela vous est déjà arrivé, ou que vous êtes en plein dedans, je vais vous donner quelques astuces pour composer avec ça.
Mais en premier lieu, avant de commencer, il est important de comprendre comment fonctionne l’égo, et comment les autres peuvent l’influencer. L’égo désigne le moi, c’est-à-dire la représentation et la conscience que tout individu a de lui-même (personnellement, j’ai appelé mon égo Paul. On dira donc Paul pour le reste de l’article). La substance du « Ladder Anxiety » est que les autres atteignent votre Paul, alors que votre Paul ne devrait PAS être atteint. Ces autres sont donc des influenceurs. Vous connaissez ob-bli-ga-toi-re-ment un individu qui va vous augmenter votre tension artérielle de manière soudaine, puissante et instantanée et d’autres qui ne vous font rien. Le but des conseils qui vont suivre est de vous donner les clés pour arrêter de penser que l’univers entier en veut à votre Paul.
Qui dit Ladder Anxiety dit souvent que vous jouez seul chez vous, en ligne. Et avant de vous lancer tête baissée dans la bagarre, prenez le temps de vous mettre dans un confort qui va vous mettre dans de bonnes dispositions. Ça parait bête comme ça, mais les conditions de jeu sont importantes :
-Toujours à boire à portée.
-On est en été c’est chouette, mais quand le froid reviendra, pensez à bien vous équiper pour ne pas avoir les mains qui tremblent (sensation accentué par le stress et la pression).
-Votre boisson chaude préférée, rien de tel.
-Préparez votre Mood intérieur. Un état d’esprit cosy, calme et impatient de s’amuser sur le jeu vous rendra plus lucide que vouloir la gagne sur le long terme.
-On en parlera dans un futur article mais la méditation est une pratique parfaite pour le versus fighting. Ce n’est pas donné à tout le monde, néanmoins ses bienfaits ne sont plus à démontrer en terme de calme, de concentration et de focus sur vos matchs.
On y est, le dernier « Ken du Live » vous a broyé à coup de 6 reversals dragon, vous avez envie de tuer votre adversaire, son conjoint, ses parents et même son chat. Vous êtes trigger, vous ragez comme jamais et vous pestez contre le jeu, votre bourreau et vous-même. Situation connue par tous les pratiquants du Versus de par le monde. Mais ce n’est pas une fatalité, hein? Voyons comment faire.
Imprégnez-vous de ce dicton, de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. » Relisez bien. Voilà. Qu’est-ce qu’il a voulu dire par là ce charmant monsieur? Ce n’est jamais le fait de perdre qui nous met en sang, ce serait plutôt comment nous prenons la défaite. Je l’ai dit avant, en cas de défaite non « maitrisée » on va dire, notre Paul prend le relais. Il hurle à la Lune que c’est injuste, il hurle qu’il refuse d’avoir perdu contre quelqu’un qu’il considère systématiquement comme moins fort que lui, il hurle qu’il refuse de se trouver mauvais, d’avoir mal joué.
Paul, il hurle beaucoup dans ces cas là.
Mandela, quelque part, nous incite à réaliser une chose toute simple : Paul fait partie intégrante de nous (il s’agit du « moi » après tout). Personne ne se sépare de son Paul. Il sera toujours là. On peut pas lui dire de partir. PAR CONTRE, il est possible de lui faire fermer sa gueule. Royal hein? C’est ça l’expression « mettre son égo de côté ». C’est mettre un bâillon sur la bouche de Paul, car une fois qu’il n’a plus la parole, la défaite apparaît enfin comme riche d’enseignements, bien plus que les victoires d’ailleurs. (astuce maison : Paul se tait plus facilement quand il est fatigué, et pour le fatiguer, faites des pompes jusqu’à épuisement)
Une fois votre Paul en sourdine, on peut passer aux conseils :
-Vos défaites sont riches d’enseignements disais-je. Vos replays vous permettront de voir vos erreurs et ainsi mieux les corriger.
-Apprenez à ne PAS jouer pour gagner. Oui, c’est paradoxal. Probablement que vous trouverez ça totalement con. Mais le fait est que ce cheminement est la spirale vertueuse de la progression : Jouer pour perdre, c’est progresser systématiquement, car perdre = apprendre. Chaque victoire sera comme une récompense d’avoir perdu. Chaque défaite fera de vous quelqu’un de plus aguerri et les victoires viendront en reward de cela.
-Pensez que le ladder vous donne votre niveau ACTUEL. Si vous êtes Or aujourd’hui, si vous voulez progresser et que vous jouez régulièrement, vous monterez forcément, jusqu’à atteindre votre plafond. Ici, il vous faudra d’autres ressources pour passer les paliers. Ne désespérez pas.
-Restez concentré sur votre partie, et pas la suivante ni celle passée. L’instant
présent !
-Se sentir nerveux à l’idée de jouer est une mauvaise habitude. Pour éviter les mauvaises habitudes de se produire il convient de les remplacer par de bonnes habitudes. Trouvez les vôtres (j’aime beaucoup parler en jouant, ça me stimule et je trouve ça beaucoup plus amusant, par exemple).
-Les pros perdent. Paul aime bien se comparer, et quand on perd on se dit souvent « oué mais Tokido il perds jamais et moi je perd tout le temps ma vie est nulle bouhou » Non. Les pros perdent énormément, car ils jouent énormément. Le principe n’est pas de savoir combien de matchs vous gagnez, mais combien de matchs vous pouvez jouer malgré votre nombre de défaites. Le fameux tryhard.
Jouez pour vous amuser. Le reste viendra tout seul.
Pour la progression direct, on en parlera dans un prochain article !
See ya !
(C’est mon perso du coeur, j’avais envie de le mettre là <3)